Hier, après Le ranch de DH Lawrence, j'étais allée là où la Rivière Rouge se jette dans le Rio Grande avec la vue sur leurs deux canyons qui se rejoignent.Marcher. Respirer le souffle du vent.Et quand le vent tombe, à cette heure sans chants d'oiseaux, le silence est tel que j'entends l'eau. Terriblement beau. Les parois s'assombrissent, presque noires contre le ciel renvoyant la lumière du couchant, juste en face sur la rive opposée, les rivières, tout au fond des gorges, là-bas en bas, restent longtemps visibles comme des rubans très légèrement phosphorescents... Et la sauge qui couvre les landes à l'entour d'un vert de plus en plus cendré. Images tremblées.
Place au crépuscule, à cette heure si bien dite entre chien et loup, que j'aime répéter.Place à la paix qui monte et aux images en train de s'effacer dans l'ombre bleue de la nuit: le ciel comme une succession de toiles gigantesques, le ruban enluminé de l'eau, les daims si craintifs, puis plus tard les lumière des villes de passage: