Lisières du Temps
Forêt de Fontainebleau
Aux petites heures de février, les creux pleins de pluie durcissent une mince nostalgie de banquise — mais c’est aussi un miroir abandonné par la fée, qui s’est fendu en éclats de refus pour ne plus jamais accueillir d’autre image.
Pierre Lieutaghi
Chemins dégagés ou fermés, passages traversant l'image ou s'y enfonçant, perspective ouvrant sur la netteté de la profondeur de champ ou le flou du temps écoulé, mélange inséparable de données naturelles et de soins humains, tout ça raconte la forêt de Fontainebleau.
Ce chaos inorganisé mais organique, plutôt sombre au fond, «prend» forme.
Formes dont l'essentiel renvoie au dévoilement.
Fragments successifs, fractures ombreuses et surfaces surexposées, saisies frontales pour garder trace de l'état primitif de la forêt.
Derrière, devant, ailleurs, entre les arbres, au-delà des rochers, combien de sentiers à parcourir pour attraper la lumière qui vibre là-bas, telle la frayeur qui me sépare de moi-même?
Marie Baille