This morning I open the curtains, a pale, misty day, I fortify myself with a delicious breakfast, I go to see my neighbor George, who has agreed to share his internet access with me and suggests I repay him with sessions of French conversation. So I finally have internet « at home », slow but at least I have it.At noon the sun comes out, my neighbor Liz knocks at my door and invites me to lunch at a small restaurant nearby to thank me for taking her shopping by car. After lunch we stop at Brodsky bookstore run by an Rick, an old hippie, who showed us used books of photographs – ah temptation – but I resisted and next week he will bring one worn out book (of his) which he loves and I will show him the book of D.Bloomfield about the Four Corners and mine about the forest: Lisières du Temps, . On returning, Cedric helps me with all my computer problems, the light is perfect, just the way I like it. I leave towards the north of Taos up to the metal bridge which overhangs the Rio Grande. The sun very low on the horizon.Still as vertiginous as when we were there with Cecile. I had forgotten how the bridge trembles with each passing car.
Horses or cows over there, far away?
Coming back as the night falls. Such a peaceful moment.
Debra Bloomfield
10- Mes voisins Liz et George, Brodsky Bookstore, Vertige sur le Pont, Gorges du Rio Grande
J'ouvre les rideaux sur un temps blafard, me réconforte avec un délicieux petit déjeuner, vais voir George, qui est d'accord pour partager son accès internet avec moi et me propose de le payer en séances de conversation française. Pas mal. Donc j'ai enfin internet "chez moi", faiblard mais existant.A midi, le soleil revenu, Liz m'invite à déjeuner dans un petit restaurant à côté pour me remercier de l'avoir emmenée faire ses courses en voiture. Après le repas on s'arrête dans une librairie Brodsky Bookstore tenue par Rick, un vieil hippie qui sort ses livres de photos – ah tentation - mais je résiste et la semaine prochaine il apportera un livre épuisé (à lui) qu'il aime beaucoup et je lui montrerai Four Corners de D.Bloomfield et mon livre sur l'imaginaire de la forêt, Lisières du Temps.Au retour Cedric m'aide dans tous mes ennuis informatiques puis, lumière comme j'aime, je décide de partir vers le nord de Taos jusqu'au pont métallique qui surplombe le Rio Grande. Soleil bientôt très bas sur l'horizon.J'avais oublié comme le pont tremble à chaque voiture qui passe. Et je me souviens: Cécile et moi collées au parapet, à regarder l'éclat de nuit de l'eau, là, tout au fond, encore assombri par l'or bientôt disparu des berges. Vertigineux.
Des chevaux ou des vaches là bas? Retour à la nuit tombante, moment délicieux.
7- Mauve Cachemire, Debra Bloomfield et les 4 Corners, Sirènes de New-York
La température remonte ou est-ce le superbe pull d'un mauve cachemire que j'ai trouvé il y a 2 jours dans une petite boutique d'occasion qui me tient au chaud ?Ou m'habituerais-je au froid ?Lire les poèmes de DH Lawrence écrits à Taos. Impossible de décoller du livre de la photographe Debra Bloomfield: Photos de paysages et de très anciennes petites églises des 4 corners (Utah, Arizona, Nouveau Mexique et Colorado). Un étrange dialogue se noue entre ces vastes paysages souvent pris presque sans lumière et l'intimité des intérieurs d'église. Rien d'artificiel.Photos à l'entour pour apprivoiser ce nouvel espace.
Assise jute à côté du poêle dans un fauteuil vieux rose digne d'un intérieur anglais, j'ai vu la nuit monter et bleuir puis noircir le ciel. Je sais qu'au-dessus de la maison la lune brille. Tout à l'heure en rentrant je l'ai vue si pâle, à travers le haut encore doré des arbres. Je me sens plus contemplative que jamais, une autre manière d'apprivoiser ce lieu. Tellement différent de voyager en voiture dans ce sud-ouest comme nous l'avons fait avec Cécile et d'y résider. Tiens j'entends, loin, une sirène, exactement le même son qu'à New-York quand on les entend passer derrière les doubles vitrages des hôtels.Noir absolu à la fenêtre. Plus rien à distinguer, 18h30. Comme d'habitude j'ai oublié mon thé, juste là, posé, froid maintenant.
7- Mauve Cashmere, Debra Bloomfield and Four Corners, Sirens of New York
The temperature is rising or is it is the superb mauve cashmere sweater I found two days ago in a small second hand shop that keeps me warm? Or have I got used to the cold?I take some photos around as a way to tame this new space. I read the poems of D.H.Lawrence written in Taos. And I constantly re-open Debra Bloomfield’s book: Photos of sceneries and of small, old churches in the Four Corners (Utah, Arizona, New Mexico and Colorado).A strange dialogue takes place between the vast landscapes often taken with almost no light and the intimacy of the interiors of the churches. No artifice.
Sitting now next to the stove in an old pink armchair worthy of an English interior, I can see the night sky turning blue and then black. I know that above the house the moon is shining. Earlier, when returning home, it looked so pale through the golden tops of the trees. I feel more contemplative than ever, another way to tame this place. Living here is so different from travelling by car in the Southwest as we did with Cecile. Hey, I hear in the distance a siren, exactly the same sound as in New York when one hears them through double-paned hotel windows. Pitch black beyond the window.As usual, I have forgotten my tea, now cold.