Le ciel se découvre par moment, bleu et soleil très vif, les arbres brillent. La neige est quand même gelée.La bibliothèque de la Fondation, où on peut accéder à internet est fermée, mais devant, sous un porche il y a un banc avec coussin où on peut s’installer pour profiter du wifi, à toute heure du jour ou de la nuit, comme nous l’a redit hier Michael Knight, le directeur. J’y vais avec veste, triple pulls et chaussettes, bonnet, gants, car je voudrais voir si les mails marchent. Toujours pas.Arrive l’écrivaine d’hier, Carolyn, qui s’installe à côté et lit ses mails. Et puis elle commence à me raconter les pièces qu’elle écrit, uniquement sur les femmes pour équilibrer la production mondiale où il y a tellement plus de rôles pour les hommes.De : Carolyn GageThe Parmachene Belle23 janvier 2010 22:16:À : marie CarolynIl fait bien froid mais on reste à "causer" pas mal de temps. Elle m’explique son utilisation du mot "décolonisé" pour parler des gens qui arrivent à résister à la pensée dominante ambiante. Tombe une très fine neige. On part quand même à pied pour le centre ville, par la rue Kit Carson, plutôt mal nommée dans ce pays d’Indiens, il y a d’ailleurs aussi sa maison transformée en musée, sa forêt et semble-t-il aucune protestation. C’est lui qui, pour mettre fin à une révolte des Navajos, (ils avaient tué pas mal de blancs), avait donné l’ordre de tous les exterminer y compris les femmes et les enfants. Ils s’étaient réfugiés dans le canyon de la Muerte, nom donné pour mémoire à une partie du canyon de Chelly.On passe l’après midi à la bibliothèque municipale. En sortant, on peut enfin voir les sommets des montagnes alentour, d’un blanc rendu étincelant par l’éclat du soleil et le fond très sombre presque bleu nuit du ciel d’orage..
Chez moi, je lis les 2 courtes pièces que Carolyn m'a envoyées. Là où j’attendais du théâtre militant comme je n’aime pas du tout, je découvre des pièces incroyablement vivantes.