Les Figures de l’Invisible
Le Thoronet
Est-ce l’esprit des lieux façonné par le choix de l'emplacement et de son orientation,
le savoir et le travail des bâtisseurs,
la résistance des pierres issues du sol où les abbayes sont enracinées ?
Est-ce la simplicité et la hauteur très pure de l'espace intérieur ?
Est-ce, offerte par les rares ouvertures,
la lumière, blanche, rose ou dorée,
jetée en taches éblouissantes sur les murs et les pavages, adoucie aux courbes des voûtes, ou au long des marches ?
Est-ce l’ascèse - prière, retirement, jeûne, chants, travail, discipline - de la vie des moines qui y ont vécu. ?
C'est en tout cas au moment même où nous passons la porte, entrant dans la fraîcheur ombreuse et le silence que nous nous taisons.
Comme eux :
J’entre, la lumière m’éblouit. L’ombre n’est plus qu’une plage de noir. Les gris réapparaissent. Odeur minérale. Je marche, regarde en l’air, par terre, flaques et traits de lumière, puis sortir, les arbres derrière, les ruines. Senteur de l’air. Entrer à nouveau. Passer du cloître au chœur, du dortoir aux jardins. Besoin d’établir une cohérence entre le dedans et le dehors…
Deux axes s’imposent : la lumière, les passages.